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 Pour ou contre Mai 68 ?

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Guilhem

Guilhem


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Localisation : Paris
Date d'inscription : 25/08/2005

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MessageSujet: Pour ou contre Mai 68 ?   Pour ou contre Mai 68 ? EmptySam 18 Mar à 0:12

Il y a pas longtemps je pensais à un truc... Nous autres, ex Bl nimois, classons sans doute mai 68 comme une référence morale incontestable. A tout le moins nous réclamons-nous plus ou moins des idéaux de l'époque. Mais à bien y réfléchir, et vues les réactions nombreuses sur les occupations de facs, je me demande un truc : aurions nous été pour les barricades, les occupations, les coups de forces estudiantins si nous avions eu 20 ans en mai 1968 ? Perso, ça m'ennuie un peu de me dire que j'aurais pu penser des étudiants de l'époque ce que je pense des braillards-casseurs-anars d'aujourd'hui...
J'espère que je confonds illégitimement deux choses très différentes.
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Mart

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Localisation : Nîmes pour l'été
Date d'inscription : 25/08/2005

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MessageSujet: Re: Pour ou contre Mai 68 ?   Pour ou contre Mai 68 ? EmptySam 18 Mar à 1:45

Figure toi que je me pose également cette question mon Guigui. Mais mes réflexions m'ont amener à penser que les deux situations sont incomparables (oui, il m'a fallu un moment pour y arriver et je vous emmerde clown ). Rien que le climat, l'ambiance, le moral des personnes étaient différents : relatif optimisme des pré-70s contre marasme, morosité, perte de confiance des années 90 et 2000. Les motivations des mouvements sont assez différentes elles aussi. Et puis, y aurait-il un mouvement anti-CPE s'il n'y avait pas eu mai 68?

Tout cela est très compliqué et nous dépasse. Nous n'en savons pas assez sur 68 et cette question est du même style que celle que beaucoup se posent : qu'aurais-je fait sous Vichy? Aurais-je résisté, collaboré, ou attendu que ça passe?

Ou celle, difficile aussi, qu'aurais-je fait en 1789?
Ou bien : de quel côté aurais-je été du temps de César? (Pompée ou Jules?)
Ou bien : si j'étais chinois, est-ce que je mangerais du chien?
Ou enfin : si j'étais beau, est-ce que je me taperais plus de filles?

afro
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philippe

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Nombre de messages : 68
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MessageSujet: Re: Pour ou contre Mai 68 ?   Pour ou contre Mai 68 ? EmptySam 18 Mar à 3:45

C'est marrant ce que tu dis Guigui, juste au moment où je lis un article passionnant dans Le Devoir, le grand quotidien québécois, un article intitulé "L'ombre de mai 68". Je vous le mets pour que vous ayez un regard autre sur ce qui se passe actuellement, regard somme toute éclairant.
Enfin, peut-on comparer mai 68 et les manifs anti-CPE? C'est une manie de vouloir tout ramener à mai 68. De même l'an dernier quand je n'ai pas daigné aller manifester contre la loi Fillon, Sylvain m'a dit qu'en mai 68 je serais resté chez moi à crier contre je-ne-sais-quoi... On a peut-être un complexe avec cet événement, mais que je sache, mai 68 était un vrai ras-le-bol social et sociétal, les manifs anti-CPE sont un jeu anti-UMP/Villepin/Chirac, elles ne sont pas mai 68, elles en sont juste une ombre, rien de plus.

Je vous laisse avec cet article... Martin je t'aime, j'espère qu'ils ne te taperont pas trop fort...


L'ombre de mai 68
Christian Rioux
Édition du vendredi 17 mars 2006

En France, il suffit que plusieurs dizaines d'étudiants se barricadent dans une université, déterrent quelques pavés et les lancent aux policiers antiémeute pour que l'ombre de mai 1968 se mette à planer sur la vie politique. Or tout cela s'est produit depuis le début de la semaine. Depuis un mois, les foules étudiantes ne cessent de défiler dans les principales villes de France. Hier soir, une quarantaine de policiers a même été blessé -- par des casseurs -- près de la Sorbonne.

Des centaines de milliers de lycéens et d’étudiants ont mené hier une démonstration de force contre le gouvernement français en manifestant dans la plupart des grandes villes de France contre le contrat-jeunes lors de défilés parfois émaillés de heurts, comme à Paris.

Mais là s'arrête la comparaison, puisque la raison de la mobilisation, qui s'étire depuis plusieurs semaines sans pour autant atteindre des sommets ,n'a rien à voir avec une quelconque révolte existentielle. On est loin de l'interdiction d'interdire. Ce qui ne signifie pas que les manifestations qui perdurent ne sont pas le symptôme d'un malaise profond.

En apparence, la cause de tout ce brouhaha est un simple amendement aux conditions d'embauche des jeunes. Chacun sait que la France souffre depuis 20 ans d'un chômage chronique qui baisse rarement sous les 10 % et qui affecte jusqu'à 27 % des moins de 30 ans.

Le gouvernement a donc tout naturellement songé à assouplir les conditions d'embauche. Au lieu de payer des pénalités astronomiques en cas de congédiement, les employeurs auront deux ans pour se faire une idée sur leur nouvel employé. Pendant ces deux années, l'employeur pourra aussi congédier le jeune sans devoir justifier cette décision devant un tribunal du travail, comme c'est le cas aujourd'hui.

N'importe quel Nord-Américain se demandera évidemment où est le problème. Il faut savoir que la France n'est pas que le royaume du chômage, mais aussi celui de la sécurité d'emploi. Le rêve de la plupart des lycéens consiste souvent à rejoindre la cohorte des millions de fonctionnaires que compte le pays. Ceux-ci jouissent d'ailleurs de nombreux privilèges, à commencer par une plus grande facilité à décrocher un logement et une marge de crédit, etc., car ils jouissent justement d'une sécurité d'emploi à toute épreuve. Une grande partie de l'organisation sociale est fondée sur cette sécurité, pourtant de plus en plus remise en question dans le secteur privé. Contrairement au Québec, où la sécurité d'emploi dans la grande entreprise est garantie par un fort taux de syndicalisation (35 %), il faut savoir qu'en France, les syndicats comptent pour quantité plus négligeable (8 %) qu'aux États-Unis (12 %). Seule la loi protège donc les employés.

En touchant à la sécurité d'emploi, Dominique de Villepin a donc d'abord égratigné un tabou. Mais il l'a aussi fait de la façon la plus maladroite qui soit.

D'abord, le premier ministre a agi «à la hussarde», comme il dit, sans aucune concertation. Pressé par la fin du mandat présidentiel et l'échéance électorale, ce candidat à la succession de Jacques Chirac a besoin de résultats rapides. Il a dont fait voter la loi sans s'embarrasser des commissions parlementaires et autres audiences publiques qu'aurait obligatoirement convoquées n'importe quel ministre québécois du Travail.

Même le chroniqueur d'un journal économique comme Les Échos, normalement sympathique à l'assouplissement des conditions de travail, dénonce l'action du gouvernement. «On se gausse ces jours-ci d'une citation prêtée à Dominique de Villepin selon laquelle la France aimerait être prise à la hussarde, écrit-il. On ne sait ce qu'il faut détester le plus dans cette pseudo-pensée, de sa vulgarité ou de son décalage radical par rapport aux attentes d'une société moderne. En imposant le CPE [contrat première embauche] sans aucune concertation préalable, le gouvernement a fait de la rue l'exutoire obligé de son jacobinisme.»

Sans s'en apercevoir, le premier ministre a de plus commis une autre bourde aux conséquences incalculables. Dorénavant, les moins de 26 ans et les plus de 25 ans auront des conditions d'embauche différentes, et on pourra (pendant deux ans) plus facilement congédier un jeune qu'un vieux. Malgré des différences, la mesure fait penser aux célèbres clauses discriminatoires (dites «orphelin») qui permettaient auparavant aux employeurs québécois de réserver à certains travailleurs des conditions de travail moins avantageuses qu'à d'autres à partir du seul critère de la date d'embauche (en France, c'est l'âge qui fera la différence). Au Québec, un amendement apporté en 1999 à la Loi sur les normes du travail interdit cette pratique. Plusieurs spécialistes, dont ceux de l'OCDE, ont souligné que si la réforme française est vraiment nécessaire, elle devrait concerner tous les salariés sans discrimination.

Or la France est une société qui a depuis longtemps mal à sa jeunesse. Je connais peu de pays où les médias et l'élite rendent les jeunes responsables d'autant de maux : de la criminalité à l'analphabétisme en passant par la violence, la vulgarité et l'impolitesse. On n'imagine pas le ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, traiter de «racaille» un politicien corrompu qui a par exemple logé à prix d'or sa famille dans des appartements de la Ville de Paris.

Le fait que quelques manifestations printanières aient déclenché une telle inquiétude dans la classe politique illustre de plus le désarroi qui marque la vie politique française depuis quelques années.

Peu de démocraties occidentales connaissent une telle crise de représentativité. Le discrédit qui frappe les élus français remonte au moins à une dizaine d'années alors que les dirigeants politiques avaient réussi à étouffer presque tous les scandales politiques qui défrayaient la manchette au prix d'un discrédit croissant de la fonction politique. À cela s'est ajoutée l'élection accidentelle d'un président porté au pouvoir en 2002 sans mandat et qui s'accroche au pouvoir après avoir été désavoué par les élections régionales et municipales et même un référendum.

Les Français savent qu'ils ont encore un an à «tirer», comme ils disent, avant de redonner un sens à la vie politique de leur pays. Voilà pourquoi, en décembre, une simple escarmouche en banlieue de Paris a provoqué trois semaines d'émeutes dans la plupart des grandes villes du pays. Voilà pourquoi une banale grève étudiante portant sur un petit amendement au Code du travail pourrait, qui sait, entraîner un nouveau mai 1968.

Correspondant du Devoir à Paris
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Guilhem

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MessageSujet: Re: Pour ou contre Mai 68 ?   Pour ou contre Mai 68 ? EmptySam 18 Mar à 16:01

Alix m'a dit ce matin qu'en 68 on aurait été naturellement maoïstes, comme aujourd'hui on est naturellement centre gauche - ou centre droit, pas de discrimination. Il y a beaucoup de vrai là dedans, ça aide aussi à résoudre le problème.
Ton article est très bon, Philippe, c'est vraiment ce qu'il y a de mieux la presse étrangère pour comprendre ce qui se passe en France, ne serait-ce que par cette manière qu'elle a de ramasser en quelques lignes ce sur quoi on a le nez collé sans vraiment pouvoir mettre les choses en perspective...
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pierre

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MessageSujet: Re: Pour ou contre Mai 68 ?   Pour ou contre Mai 68 ? EmptyLun 20 Mar à 19:09

On doit legitimement se poser la question d'une remise en question des évènements de Mai 68.....
Tout n'a pas été rose sur le moment et par la suite c'est une evidence (remember René rEVOL). Toutefois quand guilhem dit
Citation :
Nous autres, ex Bl nimois, classons sans doute mai 68 comme une référence morale
Celà met en evidence la revendication réelle de notre part de l'heritage soixante-huitard qui dans nos esprits de jeunes inconscients peut ne paraitre qu'un simple amas de joints entassés dans une chambre sordide d'un internat nimois encombrés par les frasques de glandeurs eternels comme les appellent ces connasses de CPE ( pas le contrat les conseillieres...) et qui liront bientot leur Liberation en se rendant au boulot en 4X4, en mangeant bio en utilisant les compagnies low cost et finalement en devenant vieux ....Et con je presume.....

Bref vu que je suis aussi exposé .... je m en vais fouiller ............
je vous pris d'oublier les paroles précédentes ............

Ce qu y nous manque de Mai 68 c est juste de faire les con plus souvent......

Du coup on fumerai des chambres d internats on chierai bio et liberation serait un organe internet de la federation francaise de foot en salle......et nous adulerions les teletubies et edouard balladur pour son coté vache

Je suis fatigué moi....
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MessageSujet: Re: Pour ou contre Mai 68 ?   Pour ou contre Mai 68 ? EmptyMar 21 Mar à 23:48

Bougre, que dl'histoire!!
Pour continuer dans les parallèles je résume les propos d'une historienne de Paris III sur les rapports entre la révolte et les mots en 1848. Remplis des références aux principes de 1789 et de la légende des sans-culotte, les Républicains de 48 prennent le relais de la révolte populaire et se dépêchent de restaurer l'ordre (républicain?). Mais ces ignards de prolétaires se sentent floués par les mots, veulent la "vraie République" et leur mouvement est réprimé dans le sang en juin 48. Tous les philanthropes de ce temps condamnent les ouvriers qui "se révoltent contre eux-même" et les historiens écartent cette anomalie dans la continuité rêvée de 1789.
Parler, parler encore de 68, rattacher tout ce qui se passe à 68, n'est-ce pas faire comme nos respectables et barbus aïlleux Républicains? Garder la "morale" polie par le temps et enlever tout ce qui ne fait pas propre...
Déja mai 68 était tapissé de mots et d'autorités du passé, on a peut être autre chose à faire que de le changer en référence obligée et d'en parler encore. Comme disait le docte Martin: 1968 et 2006, ça n'a rien à voir!
Pour répondre à ton article Philippe (que j'ai presque lu en entier) , je m'efface devant la sagesse de notre grand quotidien national, l'Anarchie Gaillarde: "à poil les jeunes (et même les québecois et même s'il fait froid)"
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Guilhem

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MessageSujet: Re: Pour ou contre Mai 68 ?   Pour ou contre Mai 68 ? EmptyMer 22 Mar à 21:56

Merde Matthieu, me dire ça alors que je venais juste de reposer, sur ma boule mai 68 sous la neige dépoussiérée de neuf, sa cloche de verre, astiquée à la soie dans laquelle j'avais pris soin de péter...
Je fais quoi, moi maintenant ?...

drunken
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MessageSujet: Re: Pour ou contre Mai 68 ?   Pour ou contre Mai 68 ? EmptyJeu 23 Mar à 2:19

Tu peux te mettre à poil toi aussi! Y faut pas oublier les choses simples!
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MessageSujet: Re: Pour ou contre Mai 68 ?   Pour ou contre Mai 68 ? Empty

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